La cartomancie est un art divinatoire basé sur le tirage des cartes, principalement le jeu des quatre couleurs comportant 52 ou 32 cartes.
Elle regroupe également les Tarots (Tarot de Marseille, Tarot Persan Indira, le Tarot Lenormand, Tarot Osho Zen, …) et les Oracles, c’est-à-dire des jeux de cartes aux nombres propres où chaque carte représente des prédictions propres. Il existe par exemple l’Oracle de Belline, l’Oracle de la Triade, l’Oracle Gé, …
L’origine du Tarot n’est pas clairement identifié, de même que celui du mot « Tarot », toute aussi mystérieuse que celle du jeu lui-même. On lui trouve de nombreuses origines : de l’égyptien « Tar » et « Ro » qui signifie la voie royale ; ou bien du latin « Rota » ou « Orat » qui signifie la roue ou il paele ; de « Torah » qui signifie la Loi de Moïse en Hébreu ; de « Tat », le tout et « Tar-O », qui signifie étoile fixe en sanscrit, et de bien d’autres encore.
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Histoire de la cartomancie
L’origine des cartes à jouer n’est pas clairement identifiée.
Les chinois sont les inventeurs des 1ères cartes à jouer en 618. Ces cartes formaient le jeu « YEH-TZA » qui s’inspirait des figures des « flèches divinatoires coréennes ». Les dessins symboliques représentés étaient variés : Homme, poisson, corbeau, faisan, antilope, étoile, lapin, cheval, etc…
Les cartes chinoises furent ensuite adoptées par les hindous qui les assortirent à leur propre jeu d’échecs Chaturunga pour créer le jeu Ganjifa. Les figures de ces cartes étaient alors les suivantes, dans chaque série : Radja (roi), Naïb (vizir) et 10 cartes de points.
Au 8ème siècle, les hindous inventeront un nouveau jeu appelé Dasavatara-Ganjifa (Jeu des 10 avatars) dont les séries représentaient les symboles des 10 incarnations du Dieu Vishnu.
Ce jeu sera retransmis aux turcs Mamelouks d’Égypte sous une forme simplifiée, avec seulement quatre séries : La cruche, la pièce (ou disque), le sabre et la massue. Ces cartes étaient tracées sur des lames d’or ou d’argent, puis sur de petites plaques d’ivoire ou de bois ; on en a fait sur des feuilles de parchemin, et enfin sur du papier… Le Musée Topkapi d’Istanbul conserve un magnifique jeu enluminé du XVe siècle.
Ce jeu sera ramené en Europe par les croisés ou les marchands vénitiens et il sera connu sous le nom de Jeu de Naïb. Son arrivée à Marseille à la fin du Moyen Âge est à l’origine d’une longue tradition de maîtres cartiers et d’une industrie qui demeure florissante jusqu’en 1878, date à laquelle ne subsiste que la maison Camoin, la plus célèbre des carteries marseillaises.
Le Jeu de Lombard est le plus ancien des ancêtres connus des arcanes majeurs du Tarot.
On le découvre pour la première fois en Italie. Il est constitué d’un jeu de carte sarazin classique auquel sont ajoutées 22 cartes dites « atouts » ou « triomphes », sous l’influence probable des 22 lettres de l’alphabet hébreu utilisé dans la Kabbale. C’est de 1420 que date la plus ancienne référence à des cartes représentant des « animaux allégoriques » (jeu de « dieux et oiseaux »).
A partir de 1450-1470, les italiens sépareront les 22 « atouts » du reste du jeu afin d’en faire un jeu divinatoire appelé Tarot Cardinal.
La cartomancie prendra son essor en France en pleine période des Lumières avec le franc-maçon Etteilla pour le jeu de 32 cartes et atteint son apogée avec la Sybille de la Révolution et de l’Empire, Adelaïde Lenormand pour le jeu de 52 cartes. Tout au long de sa carrière, Mademoiselle Lenormand vit défiler dans son salon des personnages de la stature de Robespierre, Marat, Danton, Napoléon Bonaparte, et devint la confidente de l’impératrice Joséphine
Antoine Court de Gébelin, écrivain, spécialiste des anciennes mythologies et membre de la franc-maçonnerie française donne en 1781 une interprétation divine aux Tarots.
« Si nous annoncions, aujourd’hui, qu’existe une œuvre qui contient la doctrine la plus pure des Égyptiens qui aurait échappé aux flammes de leurs bibliothèques, qui ne serait impatient de connaître un livre aussi précieux et extraordinaire ? Et bien ce livre existe et ses pages sont les figures des Tarots ».
Pour justifier ses affirmations, Court de Gébelin explique que le mot Tarot vient de l’égyptien Ta-Rosch qui signifie Sciences de Mercure. Thoth était le Mercure égyptien et on dit de lui qu’il était l’un des premiers rois et inventeur du système des hiéroglyphes. Gebelin affirme que ce sont les Égyptiens et les gitans qui ont répandu les cartes de tarot à travers l’Europe.
Ces théories sont reprises par un autre franc-maçon, Etteilla (dont le Tarot célèbre porte le nom) :
« Le Tarot est un livre de l’Égypte ancienne dont les pages contiennent le secret d’une médecine universelle, de la création du monde et de la destinée de l’homme. Ses origines remontent à 2170 avant J.-C. quand dix-sept magiciens se réunirent en un conclave présidé par Hermès Trismégiste. Il fut ensuite incisé sur des plaques d’or placées autour du feu central du Temple de Memphis. Enfin, après diverses péripéties, il fut reproduit par de médiocres graveurs du Moyen Âge avec une quantité d’inexactitudes telle que son sens en fut dénaturé ».
Etteilla restitua aux Tarots ce qu’il estimait être leur forme primitive et il en remodela l’iconographie ; il le baptisa Livre de Thot. Dans les huit premiers triomphes (arcanes), il reproduit les phrases de la Création ; dans les quatre suivants, il souligne que les vertus conduisent les âmes auprès de Dieu ; et enfin dans les dix derniers, il représente les conditionnements négatifs auxquels les êtres humains sont soumis.
Les 56 cartes numérales furent interprétées comme les sentences divinatoires pour les mortels.
Dès lors, le jeu des Tarots fut indissolublement lié au monde de la magie et, en visant des objectifs beaucoup plus ambitieux que la simple connaissance du lendemain, la grande époque des tarots occultistes prit son essor.
Principes
La taromancie perçoit dans les quatre emblèmes du tarot une symbolique dérivée de l’armement sarrasin utilisé lors des croisades : boucliers, flèches, cimeterres et calices à l’image des anciennes cartes mauresques.
Les quatre emblèmes – deniers, bâtons, épées et coupes – des tarots anciens (Tarots italiens et Tarot de Marseille) permettraient de comprendre le sens divinatoire des 4 couleurs des cartes à jouer (trèfle, carreau, pique et cœur) que l’on trouve tant sur le Tarot à Jouer que sur les jeux de 52 et de 32 cartes.
La pratique de la cartomancie s’effectue entre le cartomancien et le consultant. Le cartomancien étale les cartes devant le consultant après qu’elles ont été battues puis coupées. Ensuite le consultant en choisit un certain nombre, qui dépend du type de tirage choisi par le cartomancien.
Tout l’art de la cartomancie réside dans l’interprétation des symboles des cartes. Le cartomancien les identifie, les relie entre eux et leur donne une signification par rapport à leurs positions dans le tirage, à la question posée et à la situation du consultant.
Les Principaux Jeux de cartes, Tarots et Oracles
Il existe plusieurs types de jeux de cartes :
- Le jeu à 32 cartes composé de huit cartes pour chacune des 4 enseignes : Pique, cœur, carreau, trèfle. Il s’agit : 7, 8, 9, 10, Valet, Dame, Roi et As.
- Le jeu de 52 cartes composé de 13 cartes pour chacune des 4 enseignes : Pique, cœur, carreau, trèfle. Il s’agit des cartes numérales de 2 à 9, et les Honneurs : Valet, Dame, Roi et As.
Il existe un très grand nombre Tarots divinatoires :
- Le plus connu, le Tarot de Marseille daterait de 1650. Il est composé de 22 arcanes majeurs et de 56 arcanes mineurs dont 40 cartes numérales et 16 Honneurs.
- Le Tarot Persan de Madame Indira. Il a été créé en 1980. Il est composé de 55 cartes dont 16 cartes intermédiaires, 16 cartes mineures et 4 complémentaires.
- Le Tarot Lenormand : Mlle Lenormand est une célèbre cartomancienne du dix-neuvième siècle. Elle exerça une influence décisive sur la tradition de la cartomancie, et le type de cartes qu’elle utilisait vint à porter son nom. Le jeu est constitué de 36 cartes avec une représentation picturale et un court texte décrivant la carte.
- Grand Eteilla ou Tarots Egyptiens : du nom de son inventeur. Ce jeu très ancien connut une immense popularité à l’époque napoléonienne et fut également utilisé par les bohémiens. Il aura fallu 30 ans de recherches acharnées pour arriver à la réalisation de ce tarot. De la carte « Évangile » à celle du « Serpent », les 118 tableaux figurant sur le jeu, vous feront pénétrer dans les consciences.
- Le Tarot Zen d’Osho n’est pas un tarot classique. C’est un jeu transcendantal qui met en lumière l’ici et maintenant.
Un système basé sur la sagesse du Zen, une sagesse où les évènements du monde extérieur reflètent simplement nos propres pensées et émotions, même si nous-mêmes en sommes peu conscients.
Ce Tarot nous aide à détourner notre attention des évènements extérieurs pour trouver en nous une clarté nouvelle sur ce qui se passe dans notre profondeur. Ce jeu est composé des 78 lames traditionnelles plus une. - Rider Waite. Ce jeu est le jeu de Tarot le plus populaire des pays anglophones, au même titre que le Tarot de Marseille en Europe. Créé en 1909, c’est un jeu relativement récent au regard des six siècles d’histoire du Tarot. Composé de 22 arcanes majeurs et de 56 mineurs, il permet de faire des études de couples, des études psychologiques ou tout simplement, grâce à ses arcanes mineurs décorées, de prédire l’avenir dans un délai rapproché ou à moyen terme.
- Tarot Oswald Wirth. Créé par le grand occultiste Oswald Wirth, passionné de Kabbale et grand érudit, ce tarot est composé de 78 cartes et allie classicisme et symbole hébraïque. Cela renforce le pouvoir vibratoire des lames et permet ainsi au subconscient de se dévoiler ou de se laisser décrypter. Wirth dessina les 22 lames des Arcanes majeurs qui furent publiées, la première fois, en 1889 dans une édition en couleurs au tirage limité à cent et portant le titre « Le Livre de Thoth ». C’est Wirth qui rendit populaire l’interprétation de Lévi qui mettait en lumière les rapports existant entre les lettres de l’alphabet hébreu et les 22 Arcanes majeurs, appelés les Clés. Il existe pour chaque lame du tarot de Wirth, donc pour chaque Arcane majeur, une lettre correspondante en hébreu dessinée sur chaque carte en bas à droite; seule la lame de la Mort n’est ni numéroté ni intitulée. Les tons employés pour le fond de ce jeu, le doré, permet un accès direct vers la lumière et la compréhension instantanée des messages symboliques de chaque carte.
Les Oracles
- Oracle de Belline.
Composé de 52 cartes, c’est le plus célèbre des Oracles divinatoires. Les cartes ont été conçues et dessinées par le devin Edmond vers 1845. Les lames originales font partie de la collection du voyant Belline. La renommée de l’Oracle de Belline ne cesse de croître, c’est un jeu qui donne des réponses précises, parfois un peu brutales, mais très souvent justes, lorsqu’il est correctement interprété. - Oracle de la Triade.
Ce jeu de cartes est une sorte de livre qui permet d’y voir plus clair sur les problèmes matériels concernant notre dimension terrestre et un miroir reflétant l’âme qui éclaire l’être en quête sur les voies de la spiritualité et de la réalisation. - Oracle Gé.
Composé de 61 cartes, l’Oracle Gé est l’un des rares tarots permettant de dater les prévisions grâce à quatre lames représentant les saisons.
Certaines des lames se lisent dans les deux sens, ce qui enrichit les possibilités d’interprétation.
Son graphisme simple et moderne clarifie la symbolique et permet de bien cerner les tenants et les aboutissants d’une situation. - L’Oracle des Anges
Il est composé de 36 cartes. Les cartes ont été illustrées de manière à représenter les trois hiérarchies célestes : le Royaume de la Forme, le Royaume de la Création, et le Royaume du Paradis.